2023 aura été pour l’immobilier logistique une année difficile (1). Lors de sa conférence annuelle, qui s’est déroulée à Paris le 1er février, Arthur Loyd Logistique a même utilisé le néologisme « permacrise » pour qualifier cette période marquée par des crises permanentes, tant sur un plan géopolitique que sur le terrain économique (inflation, relève des taux d’intérêt…). Devant un large public constitué de promoteurs, d’architectes et de développeurs, le cabinet a souligné qu’en dépit de ce contexte peu favorable, le secteur a toutefois quelques raisons d’être optimiste.
« Malgré un taux directeur élevé, l’inflation décélère et le moral des ménages s’améliore », note Louis-Marie Masfayon, chef de projets Etudes chez Arthur Loyd Logistique. Sans nier qu’il existe « un accroissement des risques pour les Supply Chains internationales », le cabinet insiste sur les opportunités business avec le développement de filières vertes et une réelle volonté de réindustrialisation. Mais peut-on réindustrialiser le pays quand il manque 113.000 hectares à cause de le ZAN (zéro artificialisation nette) qui figure dans la Loi Climat ? C’est la question que pose Didier Terrier, directeur général d’Arthur Loyd Logistique, mais aussi Eric Hémar, président-fondateur d’ID Logistics et président du Groupement TLF, qui était l’invité de cette conférence annuelle : « Le ZAN est une aberration écologique ! » affirme le dirigeant.
« La réindustrialisation ne peut se faire sans infrastructures logistiques. Or celles-ci doivent permettre de massifier des volumes et d’économiser des kilomètres parcourus grâce à une implantation optimisée facilitant notamment le recours à des modes de transports alternatifs comme le fluvial et le ferroviaire. Croire que les projets logistiques peuvent se limiter aux friches industrielles réparties un peu partout sur le territoire, revient à ignorer le rôle essentiel de la logistique dans la réduction de l’empreinte carbone et le développement économique du pays ». Rappelons que le patron de TLF avait été sollicité par le gouvernement d’Edouard Philippe pour établir un rapport (le rapport Hémar-Daher) visant à rehausser le niveau logistique de la France dans le classement de la banque mondiale. C’est ce rapport avait donné naissance à la création de la plateforme France Logistique. JPG
Photos de haut en bas : Didier Terrier, Eric Hémar et Louis-Marie Masfayon
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