La réunion annuelle d’Arthur Loyd Logistique est toujours l’occasion d’inviter une personnalité du secteur. Hier dans les salons du Centre d’affaires Kleber, c’est Vincent Ricci, directeur général de GXO qui était l’invité d’honneur. Confronté comme l’ensemble des acteurs de la logistique à une baisse des volumes, Vincent Ricci s’est livré à une analyse très fine des évolutions qu’il observe tant en logistique traditionnelle que pour le e-commerce qui représente aujourd’hui 40% de son marché. « Parmi les grandes tendances que l’on observe, il y a le direct shipping (la livraison directe entre le vendeur et l’acheteur sans passer par un entrepôt). Avant, le modèle c’était plutôt Amazon avec un maillage du territoire et une livraison de la commande à J+1. Aujourd’hui on change de paradigme : le délai est moins important que le prix. Ce modèle ne génère pas de stock. Il s’appuie sur des opérateurs comme Colissimo (par exemple) ». Le logisticien fait également état d’un marché de la consommation en décroissance en 2024 avec pour conséquence des magasins qui se remplissent et des entrepôts qui se vident : « du coup, explique-t-il, tous les acteurs ont de la surcapacité, ce qui entraîne mécaniquement des coûts de production plus élevé ». Parmi les autres tendances, Vincent Ricci constate une évolution dans l’alimentaire : « Là aussi les modèles se transforment. Les distributeurs veulent des logistiques agiles, tri-températures et multiformats. Cela suppose l’ouverture de nouvelles plateformes. C’est une évolution que nous regardons avec beaucoup d’attention. Même chose avec le FMCG. Ces entreprises ont souvent à gérer plusieurs Supply Chains pour leurs différentes marques. Il y a des acteurs qui veulent regrouper toutes ces marques au sein d’un même entrepôt, ce qui permet de massifier les flux et de passer à l’automatisation. Il est clair que l’automatisation fait également partie des tendances fortes de ces dernières années. Pour prendre l’exemple de GXO, sur les 7 derniers entrepôts que l’on a ouvert, 6 sont mécanisés, automatisés ou robotisés. Et si le 7ème ne l’est pas, c’est que nous n’avons pas encore trouvé la solution qui nous convient ». Devant cette assemblée de professionnels de l’immobilier, le directeur général de GXO a terminé son intervention en déplorant les conséquences d’une augmentation de certains loyers : « On voit des clients historiques qui sont prêts à partir pour retrouver des prix accessibles ». En France, GXO emploie 9.000 personnes sur 70 sites représentant environ 3 millions de mètres carrés de bâtiments. JPG
Photo : Vincent Ricci ©GXO FRance