Spécial SITL. Boa Concept poursuit son évolution vers la robotique

16/04/2025

Au salon SITL à Paris, Patrice Henrion, directeur général de Boa Concept depuis cinq ans, incarne une vision audacieuse de l’intralogistique. Implantée à Saint-Étienne, cette entreprise de 140 collaborateurs, née il y a 12 ans, automatise les entrepôts avec une approche innovante : « Nous avons pris le contre-pied des technos existantes en privilégiant la modularité à la rigidité des automates traditionnels ». Boa Concept, qui réalise 22 millions d’euros de chiffre d’affaires, équipe 150 sites en Europe, avec des percées récentes en Côte d’Ivoire et une filiale ouverte au Canada en 2024. Au SITL, Boa a mis en avant ses innovations dans lesquelles la robotisation joue un rôle essentiel : « La robotisation, c’est rationaliser des gestes pénibles pour lesquels il est de plus en plus difficiles de trouver des salariés », souligne Patrice Henrion. La filiale Roboptik dévoile des robots 5 axes à coûts maîtrisés (150.000-180.000 euros), contre 300.000-500.000 euros historiquement, ciblant un retour sur investissement sous 18 mois. Ces robots, équipés de grippeurs et de systèmes de vision conçus en interne, préparent des commandes mono-produit (téléphonie, parfumerie) avec un taux de succès de 90-100 %, laissant les tâches plus complexes aux opérateurs. « Avec ce type de matériel on ne vise pas 100% de réussite, mais un prix maîtrisé, ce qui facilite l’accès à l’automatisation pour des entrepôts de taille moyenne ». L’avenir de Boa s’annonce prometteur. En 2024, son chiffre d’affaires a crû de 15%, porté par 40% de clients fidélisés qui étendent leurs installations. Partenaire de transporteurs comme Katoen Natie, Boa équipe aussi des secteurs variés (Pet Food, e-commerce, moto, jouets). Avec des projets au Canada prévus fin 2025 et une gamme de convoyeurs et systèmes de stockage middle-size (400-700 bacs/heure), l’entreprise vise un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros d’ici 2027, consolidant sa place de « trublion » sur un marché en forte mutation. Alexandre Aoun
Photo : Patrice Henrion au salon SUTL ©Boa Concept