Visiteur du salon LogiMAT depuis presque 20 ans, Uwe Klärner, expert en intralogistics, a accepté de nous livrer ses impressions et ses observations sur les tendances du marché : « La première chose qui surprend en arrivant sur ce salon, c’est son gigantisme : 10 halls entièrement dédiés à l’intralogistique, chaque hall étant classé par thématique. Une répartition assez pratique pour le visiteur qui souhaite voir une typologie de matériel bien précise. Mais un peu pénalisante pour des exposants généralistes qui présentent une gamme complète avec différentes catégories d’équipements », remarque le spécialiste. Si Uwe Klärner est toujours impressionné par la foule qui arpente à chaque édition les allées de ce gigantesque salon, il n’a pas été surpris en revanche par les innovations qui, cette année, n’étaient pas très nombreuses : « Etonnamment, je n’ai pas vu beaucoup de nouveautés, si ce n’est, chez Knapp, le fameux système AeroBot qui comble le vide dans le segment des hauteurs de bâtiments conventionnelles. C’est une solution combinant stockage et préparation de commandes. Les robots se dirigent de manière autonome, sans lignes de guidage, à travers l’ensemble du système. Outre cette société autrichienne, j’ai vu également d’autres équipementiers qui présentaient des systèmes assez ressemblants, comme Mushiny fournisseur de solutions d’entreposage intelligentes et robotisées ou encore la société Atomics qui propose des solutions très compactes. Le secteur est très sollicité par ce type de matériel. A cet égard j’ai vu de nombreux distributeurs Autostore, les plus importants (Kardex, Dematic, Element Logic…) mais aussi d’autres plus petits. Un vrai casse-tête pour l’utilisateur qui se demande quelle est la véritable valeur ajoutée de chaque intégrateur avant de choisir le bon partenaire. A noter quelques sociétés qui proposent également des systèmes de la même catégorie comme Ocado et son robot « Hummingbird ». C’est un système de stockage qui effectue le travail fastidieux de récupération du produit vers des postes de picking assistés par l’homme ou vers un bras de prélèvement robotisé entièrement automatisé. Au niveau des AGV, la nouveauté c’est qu’il existe désormais une réglementation VDA 50 50 qui permet de créer des flottes multimarques gérées par un seul gestionnaire. Aujourd’hui, de nombreux fabricants d’AGV proposent des véhicules sur le marché. Mais, en général, ces véhicules ne fonctionnent qu’avec le logiciel de gestion de flotte spécifique de leur fabricant. Dès qu’un client a besoin d’AGV provenant de deux fournisseurs différents, voire plus, il rencontre de sérieux problèmes. La norme VDA 5050 vise à fournir une version plus générique de cette fonctionnalité, qui permettrait à tous les AGV conformes de travailler ensemble. Enfin, parmi les sources d’étonnement, citons la société Seer Robotics qui propose des éléments de systèmes robotisés sur le mode « Do it yourself ». Alors bien sûr c’est moins cher…mais il faut quand même s’y connaitre un peu ! Notons pour finir qu’à quelques exceptions près (Alstef, Fives Syleps, Exotec, Scallog, Manorga…) les sociétés françaises étaient faiblement représentées ». Peut-être seront-elles plus nombreuses lors du SITL qui se tiendra à la Porte de Versailles de Paris du 1er au 3 avril. JPG
Photo : Uwe Klärner
