Le marché de la logistique…

04/12/2018

Le marché de la logistique a enregistré de très bonnes performances au 3e trimestre
Le marché de la logistique en France a connu un nouveau rebond de son activité au 3 trimestre 2018. En effet, avec près de 950.000 m² placés au cours des trois derniers mois, ce marché a enregistré, pour la première fois depuis le début de l’année, une performance supérieure à 900.000 m².

A la fin du 3e trimestre 2018, la demande placée en entrepôts s’élève à plus de 2,6 millions de m², soit un volume supérieur au volume moyen enregistré au cours des cinq dernières années (2,4 millions). Ainsi, ce marché superforme en dépit d’un recul de son activité de 19 % en un an, l’année 2017 ayant été exceptionnelle.

La performance du marché a essentiellement reposé sur la bonne dynamique des surfaces intermédiaires (entre 20.000 et 40.000 m²). En effet, le volume de commercialisation sur ce segment a avoisiné 880.000 m² (34% du volume total), ces opérations étant, sans nul doute, la pierre angulaire du marché sur la période étudiée.

Alors que les entreprises de la logistique française continuent d’évoluer dans un environnement en pleine restructuration (réorganisation, externalisation de leur supply chain), elles doivent également faire face à concurrence accrue. « En effet, l’arrivée et l’extension dans l’hexagone de géants tels qu’Amazon redéfinissent les règles du jeu. Par conséquent et sans surprise, les bâtiments de classe A – comptes propres et clés en main compris – ont largement prédominé depuis le début de l’année, représentant plus de 80 % du volume placé en France. Cette tendance de fond devrait encore se vérifier dans les prochaines années. En effet, depuis quelques années, la demande d’entrepôts s’oriente vers des actifs qui permettent aux utilisateurs de restructurer et d’optimiser leur outil logistique et leur offrent également l’opportunité de massifier les flux », explique René Jeannenot, Directeur du Pôle Logistique de BNP Paribas Real Estate Transaction France.

Si les développements en blanc ont fait leur grand retour en France depuis 2016, dynamisant ainsi l’activité du marché, celui-ci reste encore caractérisé par une certaine obsolescence de l’offre existante. « Toutefois, la confiance des investisseurs dans les fondamentaux du marché étant de retour, on assiste depuis le début de l’année 2018 à une recrudescence des mises en chantier sur le marché français. Ainsi, près de 290.000 m² étaient en cours de construction à la fin du 3e trimestre, un vrai record depuis 2010 », analyse René Jeannenot. Fort de cette augmentation, les disponibilités (existant et chantier en cours) se sont globalement appréciées de 5 % depuis la fin de l’année 2017, avec près de 3,3 millions de m² disponibles, dont 1,9 million de classe A.

Le marché de l’investissement en France se porte également bien cette année et ce sur l’ensemble des classes d’actifs. La logistique ne fait pas exception, avec 1,5 milliard d’euros engagés sur les 9 premiers mois de l’année, soit une hausse de 37 % comparativement à la même période l’an dernier. « Les portefeuilles sont restés au coeur du marché français, concentrant 63 % des montants investis sur la période étudiée, à l’instar du portefeuille Azurite vendu par Goodman à Blackstone pour 215 millions d’euros ou encore celui cédé par Tristan Capital Partners à Gramercy pour un montant de 175 millions d’euros », analyse Franck Poizat, Directeur Investissement Logistique & Activité France de BNP Paribas Real Estate Transaction France.

Déjà bien présents sur les deux premiers trimestres, les investisseurs étrangers ont confirmé leur attrait pour le marché français. Ils ont concentré plus de 80 % des montants engagés au cours des 9 premiers mois de l’année. Ce sont majoritairement des fonds américains, mais également des fonds allemands et anglais.

Le taux « prime » en logistique s’établit à 4,75 %. « Compte tenu de la forte demande pour cette catégorie d’actifs et d’un contexte financier favorable, ce taux devrait poursuivre sur une tendance baissière pour atteindre 4,50 % d’ici la fin de l’année », anticipe Franck Poizat.