Tribune. L’intermédiation est morte, vive l’intelligence du transport !

19/11/2025

Le secteur du transport entre dans une nouvelle ère. Longtemps organisé autour d’intermédiaires, il va connaitre dans les années à venir une rupture historique : les nouvelles technologies de l’information permettent désormais de relier directement l’offre et la demande. Grâce à la digitalisation et aux outils de suivi en temps réel, les entreprises pourraient aspirer aujourd’hui à piloter leurs opérations de transport de manière directe, transparente et autonome.

Le transport, une fonction à part
Mais le transport demeure par essence une fonction économique à part. Il « n’appartient à personne ».
C’est la seule fonction économique qui relie des acteurs différents, sans jamais relever de leur cœur d’activité.
Ni l’expéditeur, ni le destinataire n’ont vocation à en faire leur métier. De cette singularité découle l’émergence d’un marché d’expertise destiné à être opéré par des entreprises « tiers de confiance » capables d’assurer la cohérence, la neutralité et la performance entre expéditeurs, transporteurs et destinataires. Ce rôle d’expert indépendant, garant de la performance des opérations de transports entre mondes économiques distincts, devient d’autant plus essentiel dans un contexte de désintermédiation accélérée.

Le marché du transport : une mutation structurelle irréversible
Ce basculement signe la fin du modèle d’intermédiation qui est le cœur de métier de très gros opérateurs historiques, pour la plupart multinationaux ; leur activité consiste à acheter de la capacité transport pour la revendre à sa clientèle, et leur objectif est donc naturellement de maximiser la marge.

L’intelligence, nouvel horizon de la fonction transport pour les chargeurs
En revanche, le recours à un tiers de confiance expert permet aux chargeurs de s’appuyer sur un fournisseur dont le but est d’assurer l’efficacité des budgets transport engagés. Les plateformes digitales, souvent présentées comme la solution ultime, restent à ce jour de simples outils passifs : elles facilitent la mise en relation, mais ne remplacent ni la réflexion stratégique, ni la gouvernance nécessaire à une chaîne logistique maîtrisée, ni l’engagement de résultat. L’abondance des données permet aux gestionnaires experts indépendants de démontrer le niveau de performance de la gestion des budgets qui leur sont confié, tant en termes d’efficacité opérationnelle qu’un terme de niveau tarifaire. Les indicateurs de performance qui sont issus de ces données donnent enfin la possibilité aux clients chargeurs de comprendre une fonction qui est étrangère à leur cœur de métier. Nous entrons donc littéralement dans une ère d’intelligence de la fonction transport, l’intelligence se définissant précisément étymologiquement comme la capacité à comprendre.

Le secteur du transport ne vit donc pas une évolution, mais une rupture structurelle.

Par Jean-Marie Mascarenhas, Président du groupe Interlog ©Interlog
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