A quelques semaines des élections européennes, Anne-Marie Idrac, présidente de France Logistique publie une tribune intitulée : « Pour participer à la réindustrialisation verte de l’Europe, la France doit être une puissance logistique ». Dans ce texte, qui dresse un constat des risques et des enjeux du monde actuel, la présidente plaide en faveur d’une filière transport et logistique prête à accompagner la réorganisation de l’industrie. « Et elle aura besoin de ressources-clés : des compétences et des terrains, le tout dans un cadre de normes équitables, permettant une concurrence loyale entre les entreprises et entre les pays ». Anne-Marie Idrac n’oublie pas non plus l’enjeu climatique : « Le deuxième défi est évidemment celui de l’écologie. Près de 10% du CO2 que nous émettons correspond aux activités de transport de marchandises et logistique. La filière est engagée dans sa décarbonation, qui passe par de considérables chantiers organisationnels, financiers, humains, techniques ». Enfin, la présidente de France Logistique évoque le numérique et l’IA : « La bataille se jouera enfin sur le champ numérique, avec la digitalisation des processus, le partage de données et l’optimisation permanente qui sont au cœur des chaînes logistiques ». Les partis politiques seront-ils sensibles à ces arguments ? Dans leurs programmes européens, quelle place accorderont-ils à la logistique ? Et de quelle manière aborderont-ils des sujets – à première vue – antagonistes, comme réindustrialisation, écologie et logistique ? Pour aborder de front ces enjeux majeurs, les déclarations d’intention ne suffisent plus. Sans faire directement référence au ZAN, Anne-Marie Idrac rappelle : « Pour réussir cela, il faut sécuriser les terrains les mieux placés, notamment près des ports, des fleuves et des chemins de fer, et engager une véritable planification territoriale, en résolvant les injonctions contradictoires de nos politiques d’aménagement du territoire ». JPG
Photo : Anne-Marie Idrac
