« La Crise du Covid-19 a mis en lumière auprès du grand public et du Gouvernement le rôle fondamental exercé par la filière logistique dans l’approvisionnement quotidien des Français », indique le communiqué de France Logistique, avant d’énoncer les 7 axes qui prétendent participer à la relance du pays. Les voici :
1) Préserver à court terme la trésorerie des entreprises de la chaîne logistique.
2) Renforcer la capacité d’adaptation de la chaîne logistique aux besoins des entreprises dans la période de relance.
3) Favoriser les activités de transit de nos ports et sécuriser leur fonctionnement
4) Reconquérir nos approvisionnements aériens.
5) Permettre au fret ferroviaire et fluvial de jouer pleinement leur rôle
6) Favoriser l’optimisation de la distribution urbaine et réduire son empreinte carbone
7) Encourager la construction d’entrepôts sur le sol national pour accroître notre indépendance logistique
Nous ne reviendrons pas sur le caractère « catégoriel » développé dans l’édito ci-dessus, ni sur la notion de « filière logistique » qui ne veut absolument rien dire, sauf à restreindre la logistique aux prestataires et aux transporteurs. Si l’on veut parler de filière, parlons de filières industrielles dans lesquelles la logistique joue évidemment un rôle primordial. Mais de toute évidence France Logistique est passée à côté du sujet. Que dire de ces propositions ? Rien. Si ce n’est qu’elles présentent un caractère incantatoire comme celle visant à « permettre au fret ferroviaire de jouer pleinement son rôle ». Cela fait plus de 30 ans que l’on entend cette phrase ! On le sait, la question du fret ne peut s’envisager que dans le cadre d’une refonte globale du modèle ferroviaire, lui-même encapsulé dans un vaste plan d’aménagement du territoire. C’est dire que ce n’est pas pour demain ! Mais il est vrai que le communiqué parle de « propositions immédiates » et non de « résultats immédiats ». Enfin pour la toute dernière proposition qui vise à « encourager la construction d’entrepôts sur le sol national », nous vous renverrons à l’excellente étude JLL, disponible sur SupplyChain-Village.com (rubrique L’info / Etudes) qui évoque « les carences de notre territoire » et souligne « notre incapacité à loger la majorité des projets industriels ». Par ailleurs France Logistique demande la tenue rapide d’un CILOG (Comité interministériel de la Logistique) sous la présidence du Premier Ministre. Fort bien. Mais il serait vraiment dommage qu’à cette occasion, cette formidable idée de « tirer la logistique de la France vers le haut », rate son objectif initial et se résume à la remise d’un cahier de doléances. JPG